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LES FLAGELLANTS

rable structure du prêtre, en détailler toutes les formes, admirer certaines parties du corps et établir une comparaison qui était loin d’être à l’avantage du mari.

On dit que le mouton enragé devient féroce ; de même pour la bourgeoise paisible, toujours la question de vibration des sens. Quand chez elle sa passion se déchaîne, tout disparaît : pudeur, famille, amis ; il faut qu’elle la contente à tout prix.

Les gens à esprit étroit, les hypocrites crient bien haut qu’elle se déshonore, elle et les siens. En bonne justice, en quoi perd-elle son honneur ; il n’est pas, je pense, placé à cet endroit-là, et loin de perdre quoi que ce soit, elle y gagne une satisfaction que son mari lui avait seulement fait entrevoir et qu’un amant réalise.

Ah ! ses hésitations ne furent pas longues ; elle courut à l’église, et comme elle ne connaissait pas le nom du prêtre, elle le désigna au suisse, qui lui répondit : « C’est M. l’abbé Le Tendeur. » – Voulez-vous le faire appeler ? je désire me confesser à lui.

L’abbé arriva aussitôt, et son étonnement ne fut pas mince quand il reconnut la femme de l’omnibus. Elle lui dit qu’elle voulait se confesser, et se dirigea immédiatement vers son confessionnal. Elle s’agenouilla et la conversation s’engagea. Ce