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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

fut une conversation qui dut faire frémir les piliers de l’église ; bref, il lui donna rendez-vous chez lui pour le lendemain. Elle fut exacte.

Sur un fauteuil était étalé un costume complet de religieuse de l’ordre de Saint-Joseph.

– Je vais vous servir de femme de chambre et vous aider à revêtir ce charmant costume, lui dit-il.

Il la déshabilla, elle se laissa faire sans souffler un mot, puis il lui endossa les vêtements. Elle était vraiment ravissante sous sa cornette blanche. Il la contempla un instant et lui dit :

« Ma sœur, l’œuvre de chair que nous allons accomplir est coupable aux yeux de Dieu ; il faut nous y préparer par une prière et par une pénitence commune. » Il lui mit un martinet dans la main, il en prit un autre, il lui retroussa sa robe et il se mit à fouetter cette belle chair blanche, ferme,

copieuse et appétissante. Après quelques instants, à son tour, il retroussa sa soutane ; il s’était préparé, car il n’avait pas de pantalon. « Fouettez-moi, lui dit-il, n’ayez pas peur, cette mortification sera agréable au Seigneur. » A son tour, elle fut émue à la vue des formes rebondissantes de l’abbé, et voulant, dans un violent désir, inconnu jusqu’ici pour elle, hâter le moment du sacrifice, elle le fouetta en conscience. Alors, il l’enlaça dans ses bras vigoureux et on n’entendit plus qu’un soupir.

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