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LES FLAGELLANTS

L’homme avait vengé le prêtre d’avoir posé pour Achille !

L’abbé Le Tendeur eut le toupet d’aller chez le mari rendre visite à sa maîtresse. La première fois, cela passa, mais à la seconde, à la troisième, le mari ne crut pas du tout à la conversion subite de sa femme, il ouvrit l’œil et le bon. Il opéra sur elle une surveillance active, mais ne put jamais la pincer en flagrant délit ; alors, il imagina d’acheter un phonographe et de le placer dans un coin dissimulé de la chambre à coucher.

Un soir qu’il dînait en ville, l’abbé arriva. La femme l’attendait dans un déshabillé des plus séduisants. Après les embrassades usitées en pareil cas, il y eut entr’acte consacré à la causerie.

– Que tu es gentil, mon cher, d’être venu. Je t’attendais. Figure-toi que ce matin mon imbécile de mari a voulu me rappeler qu’il était un homme.

– Alors ?

– Comme je savais que tu allais venir, je lui ai refusé ; il s’est levé furieux. Imagine-toi que ce crétin-là veut me reaimer.

– Tu es un trésor, mon petit lou-lou bleu. Allons, embrasse-moi.

Ce n’était pas de l’amour, c’était de la rage, et le