Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

phonographe consciencieux fonctionnait silencieusement.

Quand le mari rentra,son premier soin fut d’interroger l’appareil. Hélas !il faillit tomber à la renverse quand il entendit la conversation engagée entre sa femme et son amant.

Il administra à sa chère moitié une de ces volées qui font époque dans la vie d’une femme.

Quant à l’abbé, il ne revint jamais ; il a changé de ligne d’omnibus.

Tout récemment, trois femmes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris, sous la prévention de vol à la carre dans un grand magasin de nouveautés. C’étaient la mère et les deux filles.

On sait que le vol à la carre demande une grande adresse et une extraordinaire habileté pour le pratiquer.

Ces femmes menaient grand train. Elles donnaient de splendides dîners ; elles avaient leur jour de réception. Après le dîner, on jouait gros jeu à la roulette. Elles occupaient un appartement de trois mille francs aux environs de la Madeleine ; elles avaient deux pensionnaires, jeunes gens du meilleur monde, qui payaient chacun trois cents francs par mois. Elles étaient considérées dans le quartier et reçues dans les maisons les plus honorables. Les