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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/100

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En qui puis mettre ma fiance
Et le trésor de ma lyesse.


ENVOI

     Dieu vueille celle nef garder
Des robeurs, escumeurs de mer,
Qui ont à Dangier aliance,
Car, s’ilz povoient, par rudesse
M’osteroient ma desirance,
Et le tresor de ma lyesse.


BALLADE XXIX.

     Je ne crains Dangier ne les siens.
Car j’ay garny la forteresse
Où mon cueur a retrait ses biens,
De Reconfort et de Liesse ;
Et ay fait Loyauté maistresse,
Qui la place bien gardera.
Dangier deffy et sa rudesse,
Car le Dieu d’Amours m’aydera.
     Raison est et sera des miens
Car ainsi m’en a fait promesse,
Et Espoir mon chier amy tiens,
Qui a maintesfois par proesse,
Bouté hors d’avec moy Destresse ;
Dont Dangier, dueil et despit a.
Mais ne me chault de sa tristesse,
Car le Dieu d’Amours m’aidera.
     Pource, requerir je vous viens,
Mon cueur, que prenez hardiesse ;
Courez lui sus, sans craindre riens,