Aller au contenu

Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

     Par vous soit doncques honnourée
Et servie soingneusement,
Tant comme vous aurez durée,
Sans point faire departement ;
Car vous aurez certainement,
Par elle des biens à largesse.
Puis qu’elle est si entierement
Tousjours tresloyalle maistresse.


ENVOI

     Grans mercis des fois plus de cent,
Ma Dame, ma seule Princesse,
Car je vous treuve vrayement
Tousjours tresloyalle maistresse.


BALLADE XXXV.

     J’ay ou trésor de ma pensée
Un mirouer qu’ay acheté.
Amour, en l’année passée,
Le me vendy, de sa bonté ;
Ou quel voy tousjours la beauté
De celle que l’en doit nommer.
Par droit, la plus belle de France.
Grant bien me fait à m’y mirer,
En attendant Bonne Esperance.
     Je n’ay chose qui tant m’agrée,
Ne dont tiengne si grant chierté,
Car, en ma dure destinée,
Maintesfoiz m’a reconforté ;
Ne mon cueur n’a jamais santé,
Fors quant il y peut regarder