Aller au contenu

Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plaisance, Confort et Liesse.
Et d’avoir en gouvernement
Tresor d’amoureuse richesse.


ENVOI

     À Bon Espoir mon cueur s’atent
Et à vous, ma belle maistresse,
Que lui espargniez loyaument
Tresor d’amoureuse richesse.


BALLADE XXXVIII.

     Haa, Doulx Penser, jamais je ne pourroye
Vous desservir les biens que me donnez,
Car, quant Ennuy mon povre cueur guerroye
Par Fortune, comme bien le savés.
Toutes les fois qu’amener me voulés
Un souvenir de ma belle maistresse ,
Tantost Doleur, Desplaisir et Tristesse
S’en vont fuiant ; ilz n’osent demourer
Ne se trouver en vostre compaignie ;
Mais se meurent de courrous et d’envie,
Quant il vous plaist d’ainsi me conforter.
     L’aise que j’ay dire je ne sauroye.
Quant Souvenir et vous me racontés
Les tresdoulx fais, plaisans et plains de joye
De ma Dame, qui sont congneuz assés
En plusieurs lieux, et si bien renommés
Que d’en parler chascun en a liesse.
Pource, tous deux, pour me tollir Destresse,
D’elle vueilliez nouvelles m’aporter
Le plus souvent que pourrés, je vous prie ;