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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/110

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Vous me sauvez et maintenez la vie,
Quant il vous plaist d’ainsi me conforter.
     Car lors Amour par vous deux si m’envoye
Ung doulx espoir que vous me présentés,
Qui me donne conseil que joyeux soye ;
Et puis après tous trois me promettés
Qu’à mon besoing jamais ne me fauldrés.
Ainsi m’atens tout à vostre promesse,
Car par vous puis avoir, à grant largesse,
Des biens d’Amours, plus que ne sçay nombrer,
Maugré Dangier, Dueil et Merencolie
Que je ne crains en riens, mais les deffie.
Quant il vous plaist d’ainsi me conforter.


ENVOI

     Jeune, gente, nompareille Princesse,
Puis que ne puis véoir vostre jeunesse,
De m’escrire ne vous vueilliez lasser ;
Car vous faittes, je le vous certiffie,
Grant aumosne dont je vous remercie,
Quant il vous plaist d’ainsi me conforter.


BALLADE XXXIX.

     Se je povoye mes souhais
Et mes soupirs faire voler,
Si tost que mon cueur les a fais,
Passer leur feroye la mer
Et vers celle, tout droit aler,
Que j’ayme du cueur si tresfort,
Comme ma liesse mondaine,
Que je tendray jusqu’à la mort