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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/112

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Et à Mercy, mercy je crie ;
Souspirs m’empeschent le parler :
Veoir le povez, sans mocquerie,
Il ne fault jà que je le dye ;
Pource, vous vueil je requérir
Qu’il vous plaise de me tollir
Les maulx que m’avez amassez,
Qui m’ont mis jusques au mourir ;
Helas ! et n’est ce pas assez ?
     Tous maulx suy contant de porter,
Fors un seul, qui trop fort m’ennuye,
C’est qu’il me fault loing demourer
De celle que tiens pour amye ;
Car pieçà en sa compaignie
Laissay mon cueur et mon desir ;
Vers moy ne veulent revenir,
D’elle ne sont jamais lassez.
Ainsi suy seul, sans nul plaisir,
Helas ! et n’est ce pas assez ?


ENVOI

     De balader j’ay beau loisir.
Autres deduiz me sont cassez,
Prisonnier suis, d’Amour martir :
Helas ! et n’est ce pas assez ?


BALLADE XLI.

     Espoir m’a apporté nouvelle
Qui trop me doit reconforter,
Il dit que Fortune, la felle,
À vouloir de soy raviser