Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/113

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Et toutes faultes amender
Qu’a faittes contre mon plaisir,
En faisant sa roe tourner.
Dieu doint qu’ainsi puist avenir !
     Quoy que m’ait fait guerre mortelle,
Je suis content de l’esprouver,
Et le desbat qu’ay et querelle
Vers elle je veuil delaisser
Et tout courroux lui pardonner ;
Car d’elle me puis bien servir,
Se loyaument veult s’acquicter.
Dieu doint qu’ainsi puist avenir !
     Se la povoye trouver telle
Qu’elle me voulsist tant aidier
Qu’en mes bras je peusse la belle,
Une fois, à mon gré trouver,
Plus ne vouldroye demander,
Car lors j’auroye mon desir
Et tout quanque doy souhaidier.
Dieu doint qu’ainsi puist avenir !


ENVOI

     Amour, s’il vous plaist commander
À Fortune de me chierir,
Je pense joye recouvrer ;
Dieu doint qu’ainsi puist avenir!


BALLADE XLII.

     Je ne me sçay en quel point maintenir.
Ce premier jour de May, plein de liesse,
Car d’une part puis dire sans faillir