Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/131

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Soyez joyeulx comment qu’il soit.
Saint Gabriel, bonne nouvelle !
     Alors mon cueur me respondy :
Croire vous vueil sans plus doubter,
Et tout le courrous et soussy
Qu’il m’a convenu endurer,
En joye le vueil retourner ;
Puis après, ses yeulx essuyoit
Que de plourer moilliez avoit,
Disant : il est temps que rappelle
Espoir qui delaissié m’avoit.
Saint Gabriel, bonne nouvelle !


ENVOI

     Il me dist aussi qu’il feroit,
Dedens l’amoureuse chapelle,
Chanter la messe qu’il nommoit
Saint Gabriel, bonne nouvelle.


BALLADE LVII.

     Las ! Mort qui t’a fait si hardie,
De prendre la noble Princesse
Qui estoit mon confort, ma vie,
Mon bien, mon plaisir, ma richesse !
Puis que tu as prins ma maistresse,
Prens moy aussi son serviteur,
Car j’ayme mieulx prouchainement
Mourir que languir en tourment.
En paine, soussi et doleur
     Las ! de tous biens estoit garnie
Et en droite fleur de jeunesse !