À vous par loyalle entente,
En attente
De vostre grace trouver,
Car sa fortune dolente
Le tourmente
Et le contraint de parler.
Comme ainsi soit que la Mort,
À grant tort,
En droitte fleur de jeunesse
Lui ait osté son deport,
Son ressort.
Sa seule Dame et liesse.
Dont a fait veu et promesse,
Par destresse,
Desespoir et desconfort,
Que jamais n’aura Princesse,
Ne maistresse.
Car son cueur en est d’accort.
Et pource que jà pieçà
Vous jura
De vous loyaument servir.
Et en gage vous laissa
Et donna
Son cueur, par loyal desir.
Il vient pour vous requerir
Que tenir
Le vueilliez, tant qu’il vivra,
Escusé ; car sans faillir,
Pour mourir,
Plus amoureux ne sera.
Et lui vueilliez doulcement,
Franchement,
Rebailiier son povre cueur,
En lui quittant son serment,
Tellement
Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/154
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