Aller au contenu

Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alors, de Beau Parler trouvoye
À bon marchié tant que vouloye ;
Si ay despendu mon savoir,
Et s’un peu espargné en ay.
Il est, quant vendra à l’essay,
Tout enroillié de Nonchaloir.


ENVOI

Mon Jubilé faire devroye,
Mais on diroit que me rendroye
Sans coup ferir, car Bon Espoir
M’a dit que renouvelleray ;
Pource, mon cueur fourbir feray
Tout enroillié de Nonchaloir.


BALLADE IX.

     L’emplastre de Nonchaloir
Que sus mon cueur pieçà mis,
M’a gueri, pour dire voir,
Si nettement que je suis
En bon point, ne je ne puis
Plus avoir, jour de ma vie,
L’amoureuse maladie.
      Si font mes yeulx leur povoir
D’espier par le pays,
S’ilz pourroyent plus veoir
Plaisant Beauté, qui jadis
Fut l’un de mes ennemis.
Et mist en ma compaignie
L’amoureuse maladie.
      Mes yeux tense main et soir,
Mais ilz sont si treshastis.