Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/193

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Puis que c’est le cours de nature.
     Son hostel, de noir de Tristesse
Est tondu ; quant dedans je vien,
G’y voy l’istoire de Destresse
Qui me fait changer mon maintien
Quant la ly, et maint mal soustien ;
Espargnée n’est créature,
Puis que c’est le cours de nature.
     Prenant en gré ceste rudesse,
Le mal d’aultruy compare au mien ;
Lors me tance Dame Sagesse,
Adoncques en moy je revien,
Et croy de tout le conseil sien
Qui est en ce plain de droiture,
Puis que c’est le cours de nature.


ENVOI AU PRINCE.

     Dire ne saroye combien
Dedans mon cueur mal je retien,
Serré d’une vieille sainture,
Puis que c’est le cours de nature.


BALLADE XXI.

     Mon cueur vous adjourne, Vieillesse,
Par droit huissier de parlement,
Devant Raison qui est maistresse,
Et juge de vray jugement.
Depuis que le gouvernement
Avez eu de luy et de moy,
Vous nous avez, par tirannye,
Mis ès main de Merencolie