Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ne lui pevent trop suffire ;
           Il n’est pire,
Tant fait de tourmenter rage,
           Et enrage
Qu’à son gré tout ne demeure.
Soussy tolt d’estre joyeulx,
Et fait merencolieux
           Par tous lieux,
Et bien souvent furieux,
Tous ceulx où il a puissance ;
Par lui les biens gracieux
Deviennent mal gracieux ;
           Jeunes, vieux,
Tout fait trouver ennuyeux
À qui plaist son accointance,
Puis, par sa grande savance,
           Il avance
Autour d’eulx Desesperance
Qui, par ses diz ennuyeux,
Et ses faiz malicieux
           Et crueux,
Les met en ceste créance
Que jamais ilz n’auront mieulx.
Lors sont à tel desplaisance
Que plus seroit leur plaisance,
           Sans doubtance,
Brief mourir qu’estre mais tieulx.
     Se les maulx compter vouloye,
Et la puissance en avoye,
Que Soussy vous feroit bien !
Mais à quoy l’entreprendroye ?
Car certes je ne sauroye
D’un an vous dire combien.
Et pource, à tant ne m’en tien.
Et maintenant je revien,