Pour faire vostre vouloir,
À parler, se j’en sçay rien,
Du grant aise, du hault bien.
Lequel donne Nonchaloir.
Qui à Nonchaloir s’adresse,
Et tout, pour estre sien, lesse
Et delesse,
En léesse,
Sans que jamais mal le blesse,
Pourra sa vie passer.
Dueil, Courroux, Soussy, Aspresse,
Et tous ceulx de leur promesse,
Soit Tristesse,
Ou Destresse,
Ou Rudesse,
Qui de mains grever ne cesse.
Tous les fait avant passer.
Contre lui n’ont hardiesse ;
Il les vaint, par sa sagesse,
Et abesse
Leur duresse,
Leur haultesse.
Nul ose lui faire presse,
N’encontre lui s’amasser,
Car il maine Joye en lesse,
Qui le deffent d’eulx sans cesse
Par prouesse.
Or donc qu’esse ?
Est il au monde richesse
Qui sceust ung tel bien passer ?
De lui vient Plaisante Vie
Qui desvie
Dueil, Soussy, de toute place ;
De repos Aise assouvie,
Sans envie
Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/243
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