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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/251

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A receu, sans allegement ?
Et si le porte lyement,
Pensant que une foiz mieulx sera ;
À vous s’en attent seulement,
Ne jà autrement ne fera.
     Si m’a chargié que vous requiere,
Comme pieçà vous a requis,
Que vueilliez oïr sa prière :
C’est qu’il soit hors de prison mis,
Et Dangier et les siens bannis,
Qui jamais ne vouldront son bien ;
Ou au moins qu’aye saufconduis
Qu’ilz ne lui meffacent de rien.
     Afin qu’ilz puist oïr nouvelle
De celle dont il est servant,
Et souvent veoir sa beaulté belle ;
Car d’autre rien n’est désirant
Que la servir, tout son vivant,
Comme la plus belle qui soit,
À qui Dieu doint de biens autant
Que son loyal cueur en vouldroit.


COMPLAINTE II.

     Ma seule Dame et ma maistresse,
Où gist de tout mon bien l’espoir
Et sans qui plaisir ne liesse
Ne me pevent en riens valoir,
Pleust à Dieu que peussiez savoir
Le mal, l’ennuy et le courrous
Qu’à toute heure me fault avoir
Pource que je suis loings de vous.
     Helas ! or ay je souvenance