Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/28

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cette fille qui coûtait la vie à sa mère. Cette consolation semble être venue assez vite, quoioue le Religieux de Saint Denis parle de ses continua lamenta. Galuet, qui avait été dépêché vers le comte d’Armagnac, revint avec un traité d’alliance politique et matrimonial. Charles se fiançait avec Bonne, fille de ce comte d’Armagnac et de Bonne de Berry. Les fiançailles eurent lieu à Meun-sur-Yèvre. Dans l’intervalle des préparatifs, nous le voyons, en janvier, février, mars 1410, à Blois où il signa, fin mars, les comptes de son secrétaire, maître Pierre Sauvage. Il avait refusé de se joindre à cette « grande compagnée » de princes et seigneurs que le roi avait convoquée à Paris, à la Noël de l’année qui venait de linir.

Il ne paraît pas avoir donné grand temps aux fêtes de son mariage ; peut-être d’ailleurs n’y eut-il que des fiançailles, et le bon chanoine Claude Dormay, dans son histoire de Soissons, incline fort à penser qu’il n’y eut jamais autre chose et que le mariage ne fut pas consommé. Toute cette année 1410 est pour lui pleine d’activité diplomatique. On se prépare énergiquement à la guerre. Le 15 avril, il est à Gien où se fonde définitivement la ligue Orléanaise, entre les princes d’Orléans, les ducs de Berri, de Bourbon, de Bretagne, les comtes d’Alençon , d’Armagnac, etc. Ce comte d’Armagnac était le général, l’homme politique qui avait manqué jusqu’ici ; lui trouvé, le parti d’Orléans était désormais fondé, jusqu’à ce qu’absorbé par l’énergie du chef réel, il devint le parti d’Armagnac, le parti Dauphinois, le parti de Jeanne d’Arc, national et français. Charles était venu à Gien avec son chambellan et maréchal, Galuet, et vingt-neuf gentilshommes dont les noms nous ont été conserés et dont les gages étaient de 15 livres par mois. Il y vint aussi avec une bourse bien garnie, et nous le voyons notamment prêter au duc de Bourbon une somme de 200 livres, à propos de laquelle, en janvier suivant, il se fâcha contre son trésorier qui voulait la réclamer. Après cette assemblée, il resta dans le pays à armer ses gens. En juillet, il est à Amboise. Mais tout est prêt, les princes se réunissent encore à Chartres, au commencement de septembre. « Et après, les dits Orléanois vinrent, atout leur puissance, de Chartres jusqu’à Monthléry, et es villes aux environs de Paris se logèrent. » Dans le courant