Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/287

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CHANSON IV.
N’est elle de tous biens garnie
Celle que j’ayme loyaument!
Il m’est advis, par mon serment,
Que sa pareille n’a en vie.
Qu’en dittes vous? je vous en prie,
Que vous en semble vrayement ?
N’est elle de tous biens garnie
Celle que j’ayme loyaument !
Soit qu’elle dance, chante ou rie
Ou face quelque esbatement ,
Faittes en loyal jugement ,
Sans faveur ou sans flatterie,
N’est elle de tous biens garnie!
CHANSON V.
Quant j’ay nompareille maistresse
Qui a mon cueur entièrement,
Tenir me veuil joyeusement,
En servant sa gente jeunesse.
Car certes je suis en l’adresse
D’avoir de tous biens largement,
Quant j’ay nompareille maistresse
Qui a mon cueur entièrement.
Or en ayent dueil ou tristesse
Envieux , sans allégement.
Il ne m’en chault, par mon serment.
Car leur desplaisir m’est liesse ,
Quant j’ay nompareille ma’.stresse.