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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/292

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Mieux vault qu’à raison te conseilles,
Car chascun se donne merveilles
Que n’as pitié des langoreux,
Espoir, confort des maleureux.
CHANSON XIV.
Belle , se c’est vostre plaisir
De me vouloir tant enrichir
De reconfort et de liesse ,
Je vous requier, comme maistresse,
Ne me laissiez du tout mourir ;
Car je n’ay vouloir ne désir,
Fors de vous loyaument servir,
San^ espargnier dueil, ne tristesse,
Belle , se c’est vostre plaisir
De me vouloir tant enrichir
De reconfort et de liesse.
Et s’il vous plaist à l’acomplir,
Vueilliez tant seulement bannir
D’avec vostre doulce jeunesse,
Dolent refus qui trop me blesse,
Dont bien vous me povez guérir,
Belle, se c’est votre plaisir.
CHANSON XV.
Paix ou tresves je requier, Desplaisance;
S’en toy ne tient, pas ne tendra à moy,
Que ne soyons désormais en requoy;
Accordons nous, chargons en Espérance.
Que gaignes tu à me faire grevence?