Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/298

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Se longuement vous seuffre tieulx,
Moy mesmes de mon tour m’abas.
Pour vostre prouffit me combas ,
Le désirant de bien en mieulx.
Je prens en mes mains voz debas
Désormais, mon cueur et mes yeulx.
Quant voz désirs souvent rabas
Desordonnez, en aucuns lieux,
Mon devoir fais, ainsi m’aid Dieux;
Passons temps en plus beaulx esbas,
Je prens en mes mains vos debas.
CHANSON XXVI.
Ma Dame, tant qu’il vous plaira
De me faire mal endurer,
Mon cueur est prest de le porter,
Jamais ne le refusera.
En espérant qu’il guérira ,
En cest estât veult demourer.
Ma Dame , tant qu’il vous plaira,
De me faire mal endurer.
Une fois pitié vous prandra,
Quant seulement vouldrez penser
Que c’est pour loyaument amer
Vostre beaulté qu’il servira.
Ma Dame , tant qu’il vous plaira.
CHANSON XXVII.
Mon cueur se combat à mon eueil ,
Jamais ne les trouve d’accort;