Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/299

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Le cueur dit que l’eueil fait rapport
Que tousjours lui accroist son dueil.
La vérité savoir j’en vueil ,
Que semble il qui ait le tort?
Mon cueur se combat à mon eueil,
Jamais ne les trouve d’accort.
Se je trouve que Bel Acueil
Ait getté entre eulx aucun tort ,
Je le condampneray à mort ;
Doy je souffrir un tel orgueil?
Mon cueur se combat à mon eueil.
CHANSON XXVIIL
De la regarder vous gardez
La belle que sers ligament,
Car vous perdrés soudainement
Vostre cueur, se la regardez.
Se donner ne le lui voulés,
Clignez les yeulx hastivement ,
De la regarder vous gardez
La belle que sers ligement.
Les biens que Dieu lui a donnez
Emblent un cueur soubtilement.
Sur ce, prenez avisement.
Quant devant elle vous vendrez;
De la regarder vous gardez.
CHANSON XXIX.
Tant que Pasques soient passées,
Se nous avons riens trespassé,