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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/30

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taires que je lui donnerai. Pour la valeur intrinsèque de l’argent on a des résultats plus positifs et je prends les résumés donnés par M. de Wailly. La livre tournois a valu, sous Charles VI, entre 13 francs 28 centimes et 4 francs 77 ; sous Charles VII, entre 12,05 et 6,14 ; sous Louis XI, entre 8,20 et 6,99. La comparaison entre les chiffres de ces trois règnes prouve que sous chaque règne la moyenne se rapproche beaucoup plus souvent du plus haut chiffre que du moindre. Les écus d’or et les saluts d’or, qui n’en différaient pas sensiblement, valaient à peu près un quart en plus de la livre, et il y avait une différence d’un sixième entre la livre parisis et la livre tournois. Il faut que mes lecteurs se contentent de ces données, si générales qu’elles soient.

Nous retrouvons notre duc à Étampes en novembre. Il est de retour à Blois en décembre 1410 ; en janvier 1411, il y reçoit, sans que j’en comprenne bien la cause, des habitants de Saint-Aignan, en Berry, un aide de 80 livres. Il y donne un reçu à Guillaume Sizain, auditeur de ses comptes, du prix de divers bijoux qu’il lui avait remis pour vendre le 12 septembre précédent. Puis, tandis que son maréchal Galuet passe des revues ou montres de gens d’armes — il nous en reste des procès-verbaux scellés de son sceau, un au moins, en juillet 1411 — le duc veille au payement de ses hommes de guerre. Les gages des chevaliers, escuyers, archers, arbalétriers de son hôtel, au mois de novembre 1410, montaient à 1,490 livres 10 sous tournois. En février, les gages des archers, arbalétriers et portiers du château de Blois seulement, vont à 252 livres, les archers et les arbalétriers étant payés environ 8 francs par mois et le portier 80 francs par an. Charles continue de se montrer généreux envers le duc de Bourbon auquel il donna en ce mois de février 100 escus d’or. Grosse somme, si l’on pense qu’il octroyait à son frère Philippe 10 livres tournois par mois pour ses menus plaisirs, en cette même année 1411. Pour lui-même et pour son argent de poche, si je puis dire, il se donnait, en 1414, au temps de sa splendeur, 100 livres par mois.

En mars 1411, il continuait de chercher à rassembler de l’argent. Il met un droit d’octroi sur les grains et vins amenés dans ses bonnes villes et c’est toujours pour « poursuivre la réparation de la très-cruelle et