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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/308

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CHANSON XI. II I.
Armez vous de joyeux Confort,
Je vous en pry, mon povrc cueur,
Que Destresse, par sa rigueur,
Ne vous navre jusqu’à la mort.
Vous couvrant d’un pavaiz, au fort,
Tant qu’aurez passé sa chaleur,
Armez vous de joyeux Confort,
Je vous en pry, mon povre cueur.
Faittes bon guet, tant qu’elle dort;
Espoir dit qu’il sera seigneur.
Et fera vostre fait meilleur ;
Contre Dangier qui vous fait tort,
Armez vous de joyeux Confort.
CHANSON XLIV.
Pour vous monstrerque point ne vous oublie,
Comme vostre, que suis où que je soye.
Présentement ma chançon vous envoyé.
Or la prenez en gré, je vous en prie.
En passant temps, plain de merencolie,
L’autr’ier la fis, ainsi que je pensoye,
Pour vous monstrer que point ne vous oublie,
Comme vostre que suis où que je soye.
Mon cueur tousjours si vous tient compaignie,
Dieu doint que brief vous puisse veoir à joie!
Et, à briefz motz, en ce que je pourroye,
A vous m’offre du tout à chiere lye.
Pour vous monstrer que point ne vous oublie.