Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHANSON XLV.
Tousjours dictes : Je vien. je vien ,
Espoir! je vous congnois assez,
De voz promesses me lassez,
Dont peu à vous tenu me tien.
Je vous requier au besoin mien,
Legierement vous en passez.
Tousjours dictes : Je vien, je vien,
Espoir! je vous congnois assez.
Vous ne vous acquittez pas bien
Vers moy, quant ung peu ne cassez
Les soussiz que j’ay amassez ;
En me contentant d’un beau rien,
Tousjours dictes : Je vien, je vien.
CHANSON XLVI.
Loingtain de joyeuse sente
Où l’en peut tous biens avoir,
Sans nul confort recevoir.
Mon cueur en tristesse s’ente.
Par quoy convient que je sente
Mains griefz maulx, pour dire voir,
Loingtain de joyeuse sente,
Où l’en peut tous biens avoir.
En dueil a fait sa descente
De tous poins, sans s’en mouvoir;
Et s’il fault qu’à mon savoir
Maugré mien je m’y consente,
Loingtain de joyeuse sente.