Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/310

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CHANSON XLVII.
Vivre et mourir soubz son dangier
Me veult faire Merencolie ;
Jamais vers moy ne s’amolye,
Mais plaisir me faist estranger.
D’ainsi demourer, sans changier,
Se me seroit trop grant folie.
Vivre et mourir soubz son dangier
Me veult faire Merencolie.
Pour d’elle plus tost me venger,
Force m’est qu’à Confort m’alye,
Acompaigné de Chère Lye;
A le siiir me vueil ranger,
Vivre et mourir soubz son dangier
CHANSON XLVIII.
Je ne prise point telz baisiers
Qui sont donnez par contenance,
Ou par manière d’acointance ;
Trop de gens en sont parçonniers.
On en peut avoir par milliers,
A bon marchié, grant habondance.
Je ne prise point telz baisiers
Qui sont donnez par contenance.
Mais savez vous lesquelz sont chiers
Les privez venans par plaisance ;
Tous autres ne sont, sans doubtance,
Que pour festier estrangiers.
Je ne prise point telz baisiers.