Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/319

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Un doulx baisier, sans que plus tarde,
Vostre bouche dit : Baisiez moy,
Se m’est avis quant la regarde.
Dangier me heit, ne sçay pourquoy,
Et tousjours Destourbier me darde ;
Je prie à Dieu que mal feu Tarde !
Il fust temps qu’il se tenist coy,
Vostre bouche dit : Baisiez moy.
CHANSON LXV.
Va tost, mon amoureux désir,
Sur quanque me veulx obéir,
Tout droit vers le manoir de Joye ;
Et pour plus abregier ta voye,
Prens ta guide Doulx Souvenir.
Metz peine de me bien servir
Et de ton message accomplir;
Tu congnois ce que je vouldroye ;
Va tost, mon amoureux désir,
Sur quanque me veulx obéir,
Tout droit vers le manoir de Joye.
Recommandes moy à Plaisir;
Et se brief ne peuz revenir,
Fay que de toy nouvelles oye
Et par Bon Espoir les m’envoya ;
Ne vueilles au besoing faillir ;
Va tost, mon amoureux désir.
CHANSON LXVI.
Ou puis parfont de ma merencolie
L’eaue d’Espoir que ne cesse de tirer,