Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/320

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Soif de Confort la me fait désirer,
Quoy que souvent je la treuve tarie.
Nette la voy ung temps et esclcrcie,
Et puis après troubler et empirer
Ou puis parfont de ma merencolie
L’eaue d’Espoir que ne cesse de tirer.
D’elle trempe mon ancre d’estudic,
Quant j’en escrips, mais pour mon cueur irer,
Fortune vient mon pappier dessirer,
Et tout gette par sa grant fclonnie
Ou puis parfont de ma merencolie.
CHANSON LXVII.
Je me metz en vostre mercy,
Tresbelle, bonne, jeune et gente ,
On m’a dit qu’estes mal contente
De moy, ne sçay s’il est ainsi.
De toute nuit je n’ay dormy,
Ne pensez pas que je vous mente ;
Je me metz en vostre mercy,
Tresbelle, bonne, jeune et gente.
Pource, treshumblement vous pry
Que vous me dittes vostre entente;
Car d’une chose je me vante
Qu’en loyauté n’ay point failly ;
Je me metz en vostre mercy.
CHANSON LXVIII.
Monstrez les moy ces povres yeulx
Tous batuz et deffigurez,