Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/321

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Certes ilz sont fort empirez
Depuis hier qu’ilz valloient mieulx.
Ne se congnoissent ilz pas tieulx?
Mal se sont au matin mirez.
Monstrez les moy ces povres yeulx
Tous batuz et deffigurez.
Ont ilz pleuré devant leurs Dieux
Comme de leur grâce inspirez?
Ou s’ilz ont mams travaulx tirez
Privéement en aucuns lieux?
Monstrez les moy, ces povres yeulx.
CHANSON LXIX.
S’il vous plaist vendre vos baisiers ,
J’en achatteray voulentiers ,
Et en aurés mon cueur en gage ,
Pour les prandre par héritage ,
Par douzaines, cens ou milliers.
Ne les me vendez pas si chiers
Que vous fériés à estrangiers ;
En me recevant en hommaige,
S’il vous plaist vendre vos baisiers ,
J’en achatteray voulentiers ,
Et en aurez mon cueur en gage
Mon vueil et mon désir entiers
Sont vostres, maugré tous dangiers,
Faittes, comme loyalle et sage,
Que pour mon guerdon et partage.
Je soye servy des premiers.
S’il vous plaist vendre vos baisiers.