Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/344

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<poem style="margin-left:6em; font-size:100%"> CHANSON ex. Or est de dire : laissez m’en paix. Et tout plain : de rien ne m’est plus. Mes propos sont en ce conclus Qu’ainsy demourray désormais. De s’entremettre de mes fais, Je n’en requier nulles ne nuls, Or est de dire : laissez m’en paix ; Et tout plain : de rien ne m’est plus. Fortune, par ses faulz atrais, En pipant, a pris à la glus Mon cueur, et en soussy reclus Se tient, sans départir jamais. Or est de dire : laissez m’en paix. CHANSON CXI. C’est grant paine que de vivre en ce monde, Encore esse plus paine de mourir; Si convient il, en vivant, mal souffrir, Et au derrain, de mort passer la bonde. S’aucune foiz joye ou plaisir abonde, On ne les peut longuement retenir. C’est grant paine que de vivre en ce monde. Encore esse plus paine de mourir. Pource, je vueil comme un fol qu’on me tonde Se plus pense, quoy que voye avenir. Qu’à vivre bien et bonne fin quérir ; Las ! il n’est rien que Soussy ne confonde; C’est grant paine que de vivre en ce monde.