Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/399

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU LXXI. Oncques feu ne fut sans fumée, Ne doloreux cueurs sans pensée, Ne reconfort sans espérance, Ne joyeulx regart sans plaisance, Ne beau soleil qu’après nuée. J’ay tCKSt ma sentence donnée, De plus sachant soit amendée. J’en dy selon ma congnoissance : Oncques feu ne fut sans fumée, Ne doloreux cueurs sans pensée. Esbatement n’est sans risée, Souspir sans chose regretée, Souhait sans arJant desirance, Double sans muer contenance. C’est chose de vray esprouvée; Oncques teu ne fut sans famée. RONDEAU LXXII. Chantez ce que vous pensez, Monstrant joyeuse manière. Ne la vendez pas si chiere, Trop envis la despensez. Or sus, to^t vous avancez. Laissez coustume estrangiere. Chantez ce que vous pensez, Monstrant joyeuse manière. Tous noz menuz pourpense^ Descouvrons, à lye chiere, L’un à l’autre, sans prière. J’achcveray, commencez. Chantez ce que vous pensez.