Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/406

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU LXXXV. Espoir ne me fist oncques bien, Souvent me ment pour me complaire Et assez promet sans riens taire, Dont à lui peu tenu me tien. En ses ditz ne me fie en rien. Se Dieu m’aist, je ne m’en puis taire, Espoir ne me fist oncques bien, Souvent me ment pour me complaire. Quant Reconfort requérir vien Et cuide qu’il le doye faire, Tousjours me respont au contraire, Et me hare Reffus son chien ; Espoir ne me fist oncques bien.

RONDEAU LXXXVI. D’ont viens tu maintenant, Souspir, Aportes tu nulles nouvelles ? Dieu doint qu’ilz puissent estre telles Que voulentiers les doye ouir. S’ilz viennent de devers Désir, Hz ne sont que bonnes et belles. D’ont viens tu maintenant, Souspir, Aportes tu nulles nouvelles ? Mais s’ilz sourdent de Desplaisir, J’ayme mieulx que tu les m^e celés, Assez et trop j’en ay de telles ; Ne dy riens que pour m’esjouir. D’ont viens tu maintenant, Souspir.