Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CXXVI. Le truchemen de ma pensée, Qui parle maint divers langaige, M’a rapporté chose sauvaige Que je n’ay point acoustumée. En françoys la m’a translatée, Comme tressouffisant et saige. Le truchemen de ma pensée, Qui parle maint divers langaige. Quant mon cueur l’a bien escoutée, Il lui a dit : Vous faittes raige, Oncques mais n’ouy tel messaige ; Venez vous d’estrange contrée, Le truchemen de ma pensée?

RONDEAU CXXVII. J’ayme qui m’ayme, autrement non; Et non pour tant, je ne hay rien, Mais vouldroye que tout feust bien, A l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se faiz mon! Au fort, en ce propos me tien: J’ayme qui m’ayme, autrement non; Et non pour tant, je ne hay rien. De pensées son chapperon A brodé le povre cueur mien; Tout droit de devers lui je vien. Et m’a baillé ceste chançon : J’ayme qui m’ayme, autrement non.