Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/488

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CCIII. Quant Léaulté et Amcur sont ensemble Et on les scet à deux entretenir En temps et lieu et pour les retenir, Hz font, par Dieu, feu Grejois, ce me semble. J’en congnois deux qui portent granl atour, Qui contre droit en emportent le bruit, Helas! voire, et ne font pas séjour, Car traïson en leurs cueurs tousjours bruit. Garder se fault que nul ne les ressemble, Ne nulle aussi qui veult à bien venir ; Pource, conclus, pour au point revenir. Que jamais mal entre amoureux n’assemble Quant Leaulté et Amour sont ensemble.

RONDEAU CCIV. Plus tost accointé que congneu, Plus tost esprouvé que nourry, Plus tost plaisant que bien choisy, Est souvent en grâce receu. Mains tost que riche, despourveu Se trouve garny de soussy; Plus tost accointé que congneu. Plus tost esprouvé que nourry ! Assez tost meschant est recreu, Assez tost entreprent hardy, Assez tost senti qui s’ardy, Tout ce mal est de chascun sceu; Plus tost accointé que congneu I