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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/510

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RONDEAU CCXXXIX.


L’eaue de Pleurs, de Joye ou de Douleur,
Qui lait meuldre le molin de Pensée,
Dessus lequel la rente est ordonnée,
Qui doit fournir la despense du cueur,
Despartir fait farine de Doulceur,
D’avecques son de Dure Destinée,
L’eaue de Pleurs, de Joye, ou de Douleur,
Qui fait meuldre le molin de Pensée.
Lors le mosnier, nommé Bon, ou Mal Eur,
En prent prouffit, ainsi que lui agrée ;
Mais Fortune souvent desmesurée
Lui destourbe mainteftbis, par rigueur,
L’eaue de Pleurs, de Joye, ou de Douleur.


RONDEAU CCXL.


En verrây je jamais la fin
De voz euvres, Merencolie ?
Quant au soir de vous me deslie,
Vous me ratachez au matin.
J’amasse mieulx autre voisin
Que vous, qui si fort me guerrie.
En verray je jamais la fin
De vos euvres, Merencolie ?
Vers moy venez en larrecin.
Et me robez Plaisance Lie ;
Suis je destiné, en ma vie,
D’estre tousjours en tel hutin ?
En verray je jamais la fin ?