Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/513

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CCXLV. Fermez lui l’uis au visaige, Mon cueur, à Merencolie, Gardez qu’elle n’entre mye, Pourgaster nostre mesnaige. Comme le chien plain de raige, Chassez la, je vous en prie ; Fermez lui l’uis au visaige, Mon cueur, à Merencolie. C’est trop plus nostre avantaige D’estre sans sa compaignie. Car tousjours nous tanse, et crye, Et nous porte grand dommaige. Fermez lui l’uis au visaige.

RONDEAU CCXLVI. Ou millieu d’Espoir et de Doubte Les cueurs se mussent plusieurs jours, Pour regarder les divers tours Dont Dangier souvent les déboute. L’oreille je tens et escoute Savoir que, sur ce, dit Secours. Ou millieu d’Espoir et de Doubte, Les cueurs se mussent plusieurs jours. Eslongné de mondaine route Me tiens, comme né en decours, Entre les aveugles et sours ; Dieu y voye, je n’y voy goûte Ou millieu d’Espoir et de Doubte.