Je n’y cuidoye point faillir,
À la paine que g’y mettoye ;
Cela me faisoit enrichir
Ce peu de plaisir que j’avoye.
Belle, je vous vueil requérir,
Pensés, quant serés de loisir,
Qu’en grant mal, qui trop me guerroye,
Est tourné, sans vous en mentir,
Ce peu de plaisir que j’avoye.
En ce joyeux temps du jour d’uy
Que le mois de may ce commance,
Et que l’en doit laissier Ennuy,
Pour prandre Joyeuse Plaisance,
Je me treuve, sans recouvrance,
Loingtain de Joye conquester ;
De Tristesse si bien renté
Que j’ay, je m’en puis bien vanter,
Le rebours de ma voulenté.
Las ! Amours, je ne voy nulluy
Qui n’ait aucune souffisance,
Fors que moy seul qui suis celluy
Qui est le plus dolent de France.
J’ay failly à mon espérance ;
Car quant à vous me voulz donner
Pour estre vostre sermenté,
Jamais ne cuidoye trouver
Le rebours de ma voulenté.