Essai de calcul sur la date de la dixième couche de laves du vesuve trouvée par pichetti, en 1689, du côté ou étoit autrefois la ville de Pompéi, à un mille de la mer.
Première couche. — Terre légère et labourée, douze palmes.
Seconde couche. — Lave ou pierres vitrifiées.
Troisième couche. — Terre pure, trois palmes.
Quatrième couche. — Lave sous laquelle on trouve du bois brûlé, des ferrures, des portes, etc., e due inscrizioni, le quali dimostravano quella essere stata la città de Pompei.
Par conséquent, la quatrième couche est l’éruption de l’an de l’ère vulgaire 79.
Ici est le sol de Pompéi ; ce qui donne seize siècles pour quinze palmes de terre non pressée ni condensée.
Cinquième couche. — Terre franche et ferrures, dix palmes.
Si quinze palmes de terre non dense donnent seize siècles, ces dix palmes de terre plus dense, donnent au moins douze siècles.
Et il est si vrai que cette cinquième couche de terre a eu au moins douze siècles pour se former par-dessus la précédente éruption, c’est-à-dire par-dessus la sixième couche qui est de lave, qu’au rapport de Strabon, vivant sous le règne d’Auguste, un siècle avant l’éruption qui, l’an 79 de l’ère vulgaire forma la quatrième couche de lave, on n’avoit pas en Italie la moindre tradition d’aucune éruption précédente ; le vulgaire ignoroit que le Vésuve fût un volcan. Si les naturalistes en avoient quelque soupçon fondé sur leurs observations, les faits n’en apprenoient rien du tout. Remarquez en même temps que la tradition n’est pas du nombre de celles qui se perdent facilement.
Or, la tradition en Italie (laissant à part les temps fabuleux), doit être supposée remonter, soit au temps de la prise de Troie et du commencement des rois d’Albe, douze siècles avant l’ère vulgaire, soit au temps du voyage de l’Hercule Tyrien en Italie, où il établit des rits et des monuments qui ont longtemps subsisté depuis, et dont la mémoire dure encore de nos jours.