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HISTOIRE

habit japonnais, lui recommanda de le porter afin qu’on fût instruit de l’affection qu’il lui portait, l’assura de nouveau de sa protection, et le congédia.

Niquixoxuni attribuait à Vatadono le succès des prêtres chrétiens, et le désir de la vengeance lui fit inventer contre ce seigneur un tissu d’accusations si adroitement tramées, que Nobunanga le dépouilla de toutes ses charges, supprima ses pensions, saisit ses revenus et fit raser une de ses forteresses. Cette nouvelle fut un coup de foudre pour les chrétiens ; mais Dieu, qui tourne à son gré le cœur des rois, permit que Nobunanga ne voulût jamais céder en rien à Niquixoxuni sur ce qui regardait les chrétiens. Vatadono, de son côté, n’aidait pas peu à les consoler par la manière héroïque dont il supportait sa disgrâce. Toutefois elle ne dura pas longtemps ; au bout de quelques mois, Nobunanga le rétablit dans tous ses emplois, et Niquixoxuni, convaincu de calomnie, ne dut la vie qu’à l’intercession du Dairy, mais il passa le reste de ses jours dans l’opprobre et dans une affreuse indigence.

(1569) Ainsi le culte du vrai Dieu s’affermissait de plus en plus dans le centre de l’empire. Ses progrès n’étaient pas moins sensibles dans toutes les provinces du Ximo, où la lumière de l’Évangile