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HISTOIRE

y attendre son rétablissement. Il profita de ce loisir pour se faire instruire dans la doctrine du christianisme, et il se disposait à recevoir le baptême, lorsqu’il fut tué dans une embuscade, au moment où il courait sans assez de précautions au secours de son frère Tacayama, assiégé dans un fort par un de ses voisins. La surprise et la douleur que ressentit l’Église du Japon fut inexprimable lorsqu’elle apprit cette triste nouvelle. Les chrétiens venaient en effet de perdre leur plus puissant appui ; mais la Providence voulut qu’en même temps l’Église se trouvât délivrée de ses plus implacables ennemis ; voici à quelle occasion.

Nous avons déjà parlé d’une suite de montagnes voisines de Méaco, nommées Iésan, et qui étaient comme le principal sanctuaire des bonzes du Japon. Ces faux prêtres avaient toujours favorisé le parti de Mioxindono et de son collègue ; Nobunanga était instruit que, dans le dernier armement que ces deux princes avaient fait contre lui, ils en avaient reçu de grands secours. Il était résolu de s’en venger, mais il crut devoir dissimuler quelque temps et faire ses préparatifs en secret. Au moment où on s’y attendait le moins, il vint subitement attaquer Iésan qu’il avait fait investir par ses troupes. En vain le Cubo-Sama et le Dairy intercédèrent-ils pour les bonzes, en vain ceux-