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DU JAPON.

sent restés deux ans sans prêtres, leur ferveur ne s’était pas ralentie, et le prince héréditaire, baptisé sous le nom de Louis par le P. de Monti, devint lui-même l’apôtre du pays. Les bonzes, appuyés par un frère du roi, voulurent susciter une révolte ; le roi les força à rentrer dans le devoir, et quelques années après, le prince Louis, étant monté sur le trône après la mort de son père, fit plus que jamais fleurir le christianisme dans le Gotto.

(1571) Tout paraissait alors tranquille dans toutes les parties de l’empire. Nobunanga avait établi son autorité dans la capitale et dans les provinces du domaine impérial, mais il avait laissé trop de pouvoir aux chefs des révoltés qui avaient assassiné le dernier empereur. Ces hommes, humiliés mais non réconciliés, réunirent des forces imposantes et tendirent des embûches au roi de Voary. Mais c’était un homme plus facile à surprendre qu’à vaincre ; aidé de Vatadono qui l’accompagnait, il se défendit si bien à la tête de son escorte, qu’il mit ses ennemis en fuite. Le vice-roi de Méaco se comporta dans cette occasion avec une telle valeur, que Nobunanga, lui présentant son sabre au sortir du combat, déclara qu’il lui devait le succès de la journée. Toutefois Vatadono avait été blessé, et il resta à Tacacuqui pour