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DU JAPON.

forcer à rendre les honneurs divins à son père ; mais, ayant vu une partie de la famille royale et un grand nombre de ses principaux sujets s’exiler pour se rendre à Nangazaqui, il revint à des sentiments plus doux, et laissa la conscience de ses sujets en repos.

L’apothéose de Tayco-Sama, qui fut célébrée vers ce même temps avec une pompe extraordinaire, ne contribua pas peu à inspirer aux peuples et aux grands une grande estime pour le christianisme et du mépris pour les sectes du Japon. On compta cette année-là soixante-dix mille conversions, dont vingt-cinq mille dans les seuls États du roi de Fingo.

(1600) Cependant cette tranquillité n’était accordée aux ouvriers de l’Évangile que pour les préparer à essuyer de nouveaux combats plus terribles que ceux qu’ils avaient eus à soutenir jusqu’alors. Daysu-Sama ne gardait plus aucun ménagement avec les régents, et ne leur laissait aucune part du pouvoir. Ceux-ci, irrités d’une pareille conduite, formèrent une ligue contre le tuteur, et Xibunojo, roi d’Omi, y adhéra, ainsi que Tsucamidono, roi de de Fingo, grand amiral sous Tayco-Sama. Aussitôt tout le Japon parut en feu, et jamais guerre ne s’annonça comme plus acharnée. Les opérations de la ligue furent