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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/220

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HISTOIRE

Sama alla fort loin à la rencontre du jeune prince ; il lui prodigua les démonstrations d’attachement et de fidélité, et voulut que le Xogun-Sama qui l’accompagnait, traitât avec Fide-Jori comme un sujet avec son souverain. L’événement a prouvé que les fêtes qu’il donna en l’honneur de son pupille et les honneurs dont il l’entoura n’avaient d’autre but que de lui inspirer de la confiance et de l’empêcher de se tenir sur ses gardes.

Le zèle des missionnaires continuait à produire les fruits les plus abondants. Les Jésuites de Méaco, voyant le goût que les grands prenaient à l’étude des mathématiques, établirent une espèce d’académie, où ils réunissaient toutes les personnes distinguées par leurs mérites et par leurs emplois. En leur expliquant le cours des astres et les plus beaux secrets de la nature, ils avaient soin d’élever leurs esprits jusqu’à l’Être invisible qui a créé le ciel et la terre et qui en conserve l’admirable harmonie. L’effet produit par cette institution fut admirable : les meilleurs esprits du Japon s’écriaient que des gens si instruits ne pouvaient être accusés d’erreur ou d’ignorance dans leur religion, et l’on compta jusqu’à huit mille adultes baptisés dans une seule année à Méaco.