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HISTOIRE

lité, eux-mêmes ne peuvent s’absenter plus de la moitié de l’année de cette capitale, où la présence de tant de princes puissants entretient un immense commerce et une population innombrable.

Les chrétiens, qui avaient respiré pendant la durée de la guerre civile, espéraient qu’à la mort du Cubo-Sama, Fide-Jori reparaîtrait, et qu’il se formerait facilement un parti suffisant pour renverser Xogun-Sama ; on espérait aussi que ce prince se montrerait reconnaissant du dévouement que les chrétiens lui avaient témoigné. Mais toutes ces idées flatteuses s’évanouirent ; Fide-Jori ne se montra pas, le nouvel empereur s’empara du pouvoir sans obstacle, et la tranquillité de l’État produisit le renouvellement d’une persécution qui n’a fini que par l’extinction du christianisme dans l’empire.

(1617) Il y avait alors au Japon trente-trois Jésuites, seize religieux d’autres ordres et sept prêtres séculiers, avec un grand nombre d’excellents catéchistes, qui rendaient les plus grands services. Ils avaient échappé à toutes les recherches sous différents déguisements ; ceux qui demeuraient à Nangazaqui portaient l’habit des marchands portugais qui continuaient d’y être reçus ; ceux qui demeuraient dans l’intérieur étaient vê-