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DU JAPON.

d’un bref de Sa Sainteté, qui avançait de trois ans, en faveur des fidèles japonnais, le jubilé de l’année sainte 1625. Cette attention du vicaire de Jésus-Christ, et les éloges qu’il donnait à l’Église du Japon, inspirèrent à cette chrétienté un redoublement d’ardeur pour le martyre, et les Jésuites japonnais, auxquels il était moins difficile de se déguiser, s’exposèrent aux plus grands dangers pour faire connaître aux chrétiens dispersés ce qu’ils devaient faire pour profiter de la libéralité du saint-père.

(1621) Deux religieux, l’un Augustin, nommé P. Zugnica, et l’autre Dominicain, nommé Louis Florez, s’étaient embarqués, déguisés en marchands, sur un petit navire japonnais, frété à Macao. Rencontrée en mer par un bâtiment hollandais, leur petite embarcation fut bientôt capturée ; les Hollandais, ayant trouvé dans les effets des prétendus marchands des habits et des patentes de religieux, conduisirent l’équipage à Firando, et dénoncèrent le capitaine comme un chrétien qui avait voulu introduire des missionnaires européens dans le Japon, malgré la défense du souverain. Les deux religieux voulurent d’abord, pour sauver l’équipage qui les avait amenés, cacher leur véritable profession ; mais, dénoncés par des apostats, et ne pouvant suppor-