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HISTOIRE

celui des femmes, qui pour l’ordinaire ne paraissent point ; de l’autre est la salle où l’on reçoit les visites. Les femmes ont plus de liberté parmi les bourgeois et le petit peuple : elles se laissent voir ; mais en général les personnes du sexe sont traitées avec beaucoup de respect, et se distinguent par une grande retenue.

Les plus belles vaisselles de porcelaine, ces cabinets, ces coffres si estimés, qui se transportent partout, ne servent point à orner les appartements où tout le monde est reçu ; on les tient dans des lieux sûrs, et où l’on n’admet que les meilleurs amis. Le reste de la maison est orné de porcelaine commune, de pots pleins de thé, de peintures, de livres manuscrits et curieux, d’armes et d’armoiries. Le plancher est couvert de nattes doubles et bien rembourrées, dont les bordures sont des franges, des broderies ou d’autres ornements semblables. Suivant les lois ou les usages du pays, elles doivent toutes avoir une toise de longueur, et une demie de largeur.

Les deux appartements qui divisent le corps de la maison consistent en plusieurs chambres séparées par de simples cloisons, ou plutôt par des espèces de paravents, qu’on peut avancer ou reculer comme l’on veut ; en sorte que les chambres s’élargissent et se rétrécissent selon le besoin.