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DU JAPON.

voyage par mer ; le gros bagage et la grosse batterie de cuisine sont embarqués quelques semaines auparavant sur un petit bâtiment qu’on nomme berge, et qui doit aller sans s’arrêter jusqu’au port de Ximonoseki, dans le Naugato. Enfin le jour du départ, tous les officiers de Désima et généralement tous ceux qui ont quelque intérêt dans ce qui concerne les Hollandais se rendent chez le directeur de grand matin, avec ceux qui doivent l’accompagner. Les gouverneurs, suivis de tous les officiers et subalternes et de leur nombreuse cour, y viennent peu de temps après pour lui souhaiter un heureux voyage et le féliciter de l’honneur qu’il doit avoir d’être admis à l’audience d’un aussi grand prince que l’empereur du Japon. La coutume est de leur offrir un festin et de les reconduire ensuite jusque hors de l’île.

Tout cela est fini vers neuf heures du matin, et le directeur se met aussitôt en marche. Le bugio ou commandant du cortège et le directeur ont chacun un norimon ou litière. Le chef des interprètes, s’il est trop âgé pour supporter l’exercice du cheval, est porté dans un cangos, autre espèce de litière moins ornée ; tous les autres personnages sont à cheval, et les valets à pied. Les officiers japonnais de Désima et les amis des Hollandais les accompagnent jusqu’à la première