Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
HISTOIRE

hôtellerie, mais le train du directeur n’est pas le même dans les trois parties du chemin qu’il a à faire. Tant qu’il est dans le Ximo, il a toujours environ cent quarante personnes, en y comprenant les gentilshommes que les seigneurs des provinces par où il passe lui envoient pour le complimenter et pour lui faire cortège tandis qu’il est sur leurs terres. Dans le trajet qu’il fait par mer, son train n’est pas moins nombreux, mais il est moins noble ; les valets et les matelots en font la plus grande partie. Depuis Ozaca jusqu’à Yedo, le cortège est au moins de cent cinquante personnes, à cause des présents et des autres effets qui sont venus par mer jusqu’à Ozaca et qu’il faut alors porter par terre ; mais on a soin de faire précéder le gros bagage de quelques heures, afin que la marche soit moins embarrassée et pour avertir les maîtres des hôtelleries où l’on doit loger de se tenir prêts. Au reste, c’est le bugio qui donne tous les ordres ; le directeur ne se mêle de rien. On voyage à grandes journées, on part de grand matin, on arrive souvent fort tard, on ne s’arrête qu’une heure pour le dîner, et l’on fait environ treize lieues par jour.

Le directeur reçoit plus d’honneur dans le Ximo que dans la grande île Nipon, et partout il est beaucoup mieux traité par les Japonnais qu’il