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HISTOIRE

Pour revenir aux Hollandais, il ne paraît pas que la position de leur commerce se soit améliorée depuis les derniers règlements dont nous avons parlé. Du plus loin qu’un navire est aperçu faisant voile pour entrer dans le havre de Nangazaqui, si on le juge hollandais, on l’envoie sur-le-champ reconnaître par quelqu’un des négociants de cette nation resté à Désima, et qui a ordre de s’informer de son état et de sa cargaison. La Compagnie des Indes entretient pour ce sujet deux barques ; un grand nombre de Japonnais y entrent avec le Hollandais, qui doit leur servir un beau repas dans une île nommée Ivaragasima. À voir la manière aimable et gracieuse avec laquelle les Japonnais reçoivent les Hollandais, les compliments, les civilités et les présents qu’ils leur font, les nouveaux venus pourraient être tentés de croire qu’ils n’auront que de l’agrément avec des gens si polis et si affables ; mais ils ne sont pas longtemps dans cette erreur et reconnaissent bientôt qu’ils n’ont ni l’amitié ni l’estime de ces fiers insulaires.

    par la déclaration formelle que les Japonnais ne se départiraient pas de ces règles qu’ils s’étaient imposées et dont ils se trouvaient bien. Quelques efforts que fît M. Rosanoff, il ne put rien obtenir de plus ; il se rembarqua donc au mois d’avril 1805, fort désappointé et très-peu satisfait, tant des Japonnais que des Hollandais, qui, sans doute, l’avaient desservi dans cette affaire.