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DU JAPON.

Hollandais. Ces promenades se font en nombreuse compagnie ; l’Ottona y assiste en personne avec les interprètes ordinaires et tous les autres préposés qui sont à leur service, et il faut donner un grand dîner à toute cette troupe dans un temple dont les ministres perçoivent aussi un droit sur les visiteurs étrangers.

Ce ne sont pas les Hollandais qui chargent et déchargent leurs navires ; il y faut employer des Japonnais qui ne le font point gratuitement. De plus, si l’on a besoin de vingt personnes, il en faut louer quarante et payer la journée entière, quelquefois pour une ou deux heures de travail.

Rien ne montre mieux l’aversion ou plutôt le mépris des Japonnais pour les Hollandais que les difficultés presque insurmontables que ceux-ci rencontrent quand il est question d’obtenir justice dans les causes où leur droit est le plus manifeste. En voici un exemple bien marqué : un fameux pirate chinois, nommé Coxenga, s’était rendu maître de l’île Formose et du fort que les Hollandais y avaient. Ceux-ci crurent pouvoir user de représailles, et un de leurs bâtiments, ayant rencontré une jonque qui appartenait au pirate, et sur laquelle il y avait trois cents hommes, l’attaqua et la maltraita si fort, qu’il n’y resta que treize hommes en vie, mais il ne put la pren-